Critiques pour et contre | Soul of a Beast
- Publiziert am 27. März 2022
Un trip estival sulfureux qui, pour de nombreux critiques, était le favori du Prix du cinéma suisse de cette année - mais pas pour tous !
La nouvelle œuvre du réalisateur de Chrieg Lorenz Merz, avec les jeunes talents Ella Rumpf, Luna Wedler et Pablo Caprez, a déjà remporté de nombreux prix notamment à Locarno et au festival du film Max Ophüls Preis. Le jury a constaté que «Soul of a Beast» est un feu d’artifice d’images, de musique, de bruits, de sensualité et de magie! Nous laissons nos critiques présenter leurs arguments sur le ring : Le film de Merz est-il une «œuvre pleine de mystères» ou simplement «surchargée et indigeste».
Soul of a Beast | Synopsis
Dans l’ivresse de l’été, Gabriel, un jeune père, tombe amoureux de la mystérieuse Corey, la petite amie de son meilleur ami Joel. Submergé par sa propre décision, qui change sa vie à jamais, Gabriel est catapulté dans l’implacable nature sauvage de son cœur, où l’imagination est plus réelle que la réalité.
Voix pro par Geri Krebs
Ces dernières années, le cinéma suisse a fait quelques tentatives pour se faire une place au niveau international dans le domaine du «mindfucking» cinématographique, c’est-à-dire pour créer une sorte de «psychodelphia» cinématographique indigène. La plupart du temps, on en est resté au stade des tentatives, des films comme «Polder» de Samuel Schwarz ou «Sekuritas» de Carmen Stadler ont certes créé de la confusion et de l’irritation, mais ils sont restés plutôt des naissances cérébrales exsangues. Certes, il y a eu des réussites dans ce domaine, comme «Aloys» de Tobias Nölle ou «Der Unschuldige» de Simon Jaquemet – des films qui n’ont malheureusement pas rencontré un grand succès auprès du public. Ce qui devrait être différent avec «Soul of a Beast», cette combinaison intelligente d’une surface scintillante, d’une intrigue dont le spectateur ne sait bientôt plus ce qui lui arrive et d’une bande-son qui l’entraîne comme par magie dans une folle chevauchée au cœur d’un triangle amoureux mélodramatique. Et que l’on découvre ainsi une Zurich qui n’a encore jamais été vue dans un film aussi fiévreux – et en même temps d’une beauté irréelle : rien que pour cela, le film vaut la peine. Et le travail des deux cameramen Fabian Kimoto et Lazslo Ovlysky, ainsi que celui de la monteuse Noemi Preiswerk en collaboration avec Lorenz Merz, créent un flux d’images que l’on n’est pas prêt d’oublier. Et la présence d’acteurs avec laquelle le nouveau venu Pablo Caprez et ses deux partenaires de film (expérimentées) Ella Rumpf et Luna Wedler agissent, nous font oublier que même après plusieurs visionnages, on n’a pas tout à fait compris la présence d’une girafe et d’une voix narrative japonaise – mais on ne voudrait en aucun cas s’en passer, car «Soul of a Beast» reste une œuvre pleine de mystères.
Voix discordante de Rolf Breiner
Les acclamations sont nombreuses – du Max Ophüls Preis de Sarrebruck au Quartz de Zurich. «Une chevauchée sauvage et délirante, une déclaration d’amour au cinéma asiatique, une histoire père-fils profondément touchante», c’est ainsi que le jury de Sarrebruck a salué le film zurichois réalisé par Lorenz Merz. L’histoire sauvage commence par des actions de skate démentielles et une course de hussards enivrante et casse-cou sur une moto. Le skateur Gabriel s’efforce d’élever son fils Jamie, âgé de deux ans. Zoé, la mère de l’enfant, laisse tomber son fils. La clique de Gabriel est complétée par son ami Joel et sa petite amie Corey. Leur action – s’introduire dans le zoo et «libérer» les animaux – est citée à plusieurs reprises – jusqu’à la chute d’une girafe. Les efforts de Gabriel pour son fils sont le fil conducteur du trip Dirty-Zurich. Entre les escapades, Merz (scénariste et réalisateur) construit une sagesse pseudo-japonaise, un sabre de samouraï étant trop souvent symboliquement tendu vers l’image. Le casting de Pablo Caprez (Gabriel), Ella Rumpf (Corey), Luna Wedeler (Zoé) et Tonatiuh Radzi (Joel) est très convaincant. Mais dans l’ensemble, «Soul of a Beast» semble surchargé, volontairement déformé (y compris dans les mouvements de caméra), frénétique dans le montage et sale par principe. Certains trouvent cela génial et artistiquement louable. Pour moi, c’est de l’émincé à la zurichoise – difficile à digérer.