La Mif | (edition française)
Le film gagnant de la Berlinale 2021 dans la catégorie Génération Plus14
«Qui es-tu ?» – La reine punk au pays des cons”. Pour son drame social réaliste, le réalisateur genevois Fred Baillif a travaillé avec des résidentes et l’équipe de direction d’un véritable foyer. Les jeunes femmes ont participé à l’écriture du scénario, sans retenue et de manière impressionnante. Portraits de jeunes filles qui, malgré les coups du sort, débordent de tempérament et d’envie de vivre.
«Ces dernières années, plusieurs femmes qui ont subi des abus sexuels se sont ouvertes à moi. Poussé par le désir de faire des films socialement engagés, j’ai recueilli leurs témoignages afin de m’en servir comme base pour ce projet. L’un des thèmes revenait souvent : le déni des proches de la victime, qui se rendaient ainsi complices. En tant que joueur de basket-ball, j’étais meneur de jeu. Mon rôle était d’aider mes coéquipiers à mieux jouer. C’est exactement ce que j’essaie de faire aujourd’hui en tant que réalisateur. Mes coéquipiers sont des acteurs non professionnels, et mon rôle est de les aider à exprimer ce qu’ils cachent parfois depuis longtemps.» Fred Baillif
La Mif | synopsis
Un groupe de jeunes filles vit dans un foyer, dans une communauté comme elles n’en n’ont jamais connue auparavant. Rien ne se passe sans crise et conflit, les tempéraments des jeunes femmes sont trop différents, leur soif de vivre trop grande et leur place dans la société trop précaire. La directrice du foyer, Lora, est toujours là pour elles, ou est-ce plutôt l’inverse ? Un incident met le feu aux poudres et révèle de soi-disant graves lacunes dans le système de protection de la jeunesse.
La Mif | voix
«Tel un battement de cœur bruyant, plein d’énergie et de pulsations, ce film entraîne ses personnages et les spectateurs avec une honnêteté implacable à travers différentes histoires et événements intelligemment entremêlés. Il est porté par des performances d’acteurs captivantes et intenses et maintient constamment l’équilibre entre force et vulnérabilité. Ce film développe une force d’attraction, ne vous lâche plus et vous touche en plein cœur». Rapport du jury de la Berlinale 2021
La Mif | Le réalisateur
Un parcours passionnant : après une carrière de 7 ans en tant que basketteur professionnel et membre de l’équipe nationale suisse, Fred Baillif s’est inscrit en 1997 à la Haute école de travail social de Genève. Il a obtenu son diplôme en 2000 et a trouvé un emploi d’assistant social dans un centre de détention pour mineurs. Son rêve était cependant de faire des films et de devenir DJ. Il s’est retiré du basket-ball et a déménagé à New York où il a travaillé comme assistant de production, la nuit il mixait dans des bars légendaires comme le Frank’s Lounge et Madame X à Brooklyn. De retour en Suisse, il a réalisé son premier documentaire, «Sideman», sur l’harmoniciste suisse Grégoire Maret, qui vit à New York. Il a vendu les droits à la chaîne de télévision suisse RTS et a commencé à travailler comme travailleur de rue pour la ville de Genève. Pendant son travail, il a constaté qu’un film devait être tourné sur le parc Geisendorf, où des jeunes terrorisaient la population, en particulier la communauté LGBTQ+. Il a quitté son emploi et a trouvé un producteur pour ce nouveau projet de documentaire. «Geisendorf» a remporté le prix du meilleur documentaire au festival Visions du Réel en 2006. Au cours des dix années suivantes, Baillif a réalisé des films comme «Le Fond et La Forme», «La Vie en Deux», «Believers» pour Canal+ et «As Long as It Rains in America», un documentaire tourné en Éthiopie. Il a également travaillé pour le programme Temps Présent de la RTS avant de réaliser son premier long métrage en 2010 : «Tapis Rouge», un film sans budget réalisé avec des jeunes de la banlieue lausannoise. Le film a notamment été récompensé par le GIFF Best Feature Award. En 2017, il a réalisé son deuxième long métrage, «Edelweiss Revolution», une comédie avec des professionnels comme Jean-Luc Bideau et Irène Jacob aux côtés d’acteurs non professionnels. Le réalisateur suisse avait auparavant développé sa propre technique de mise en scène pour les acteurs* non professionnels.
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